Dénomination de l’intervention : Appui à l’engagement soutenu des femmes dans la consolidation de la paix et la sécurité à l’Ouest de la Côte d’ivoire (SWEEP)
Domaine de l’intervention
Prise en compte du contexte d’urgence dans la programmation des interventions
Villes couvertes
5 départements de l’Ouest à savoir : Guiglo, Bloléquin, Toulepleu, Taï et Tabou.
Institution.s initiatrice.s
Gouvernement ivoirien
Organisation.s de mise en œuvre
Exécuté par CARE International Côte d’Ivoire. CARE s’est appuyée sur son approche de partenariat avec deux partenaires de mise en oeuvre sur la base de leurs avantages comparatifs. Il s’agit du Conseil pour l’Assistance Humanitaire et le Développement (CAHD) et de l’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI).
Source.s de financement
Fond des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (UNPBF) d’un montant de 1Million USD
Personne à contacter pour plus d’informations
Losseni COULIBALY Coordonnateur du Projet
Contexte de l’intervention
Les relations transfrontalières à l’Ouest ont été un facteur déterminant de la tension de la crise ivoirienne, du fait de la récurrence des incursions des groupes armés, affectant la relation entre citoyen-autorité et entraînant par ricochet un accroissement de la méfiance. Les relations intercommunautaires/ethniques se sont tendues, à cause des suspicions de collaboration/appui aux groupes armés des différentes communautés vivant dans ces zones. A ceci, s’ajoutent les conflits fonciers, exacerbés par les ventes illicites de terres abandonnées suite aux crises sécuritaires. Par ailleurs, les femmes et les jeunes dans le petit commerce ont été les plus affectés par les crises sécuritaires transfrontalières. Malgré les efforts de restauration/consolidation de la paix et la sécurité déployés par le Gouvernement, et l’adoption d’un plan d’action national pour la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité en 2008, les principaux défis observés dans l’action du Gouvernement pour l’implication des femmes sont liés à la faible représentation et la participation des femmes. En vue de restaurer et de consolider la paix et la sécurité, le Gouvernement, en collaboration avec les partenaires au développement, a entrepris de nombreuses actions entre autres le projet SWEEP
Bref résumé de l’intervention
Le projet a pour objectif global de renforcer la participation des femmes dans les initiatives locales de consolidation de la paix et de la sécurité.Ce projet vise à contribuer à la mise en oeuvre de la stratégie du Plan de la Côte d’Ivoire, pour la consolidation de la paix, la sécurité et la stabilité dans l’Ouest du pays, et à favoriser sa pleine appropriation par les citoyens, à travers l’amélioration de l’engagement et du suivi citoyen des questions de sécurité et de paix. 4 résultats majeurs sont visés, notamment : 1) Renforcement du dialogue et de la responsabilité entre les citoyens et les autorités locales sur les questions de sécurité et de paix dans 50 communautés frontalières ; 2) Augmentation de la collaboration sur les questions de sécurité qui affectent le commerce et le renforcement de la confiance entre les femmes et les jeunes de part et d’autre des lignes de division ; 3) Les femmes et les jeunes font un suivi actif des initiatives gouvernementales de consolidation de la paix et la sécurité dans les départements ciblés ; 4) Les autorités locales soutiennent d’une manière proactive l’engagement des citoyens dans la consolidation de la paix et la sécurité dans les départements ciblés. Prévu pour une durée initiale de 18 mois, le projet SWEEP a été exécuté sur une période de 20 mois, après avoir bénéficié d’une extension sans coûts de 02 mois (Septembre et Octobre 2018). Il a duré du 6 Mars 2017 au 31 Octobre 2018.
Quels ont été les résultats chiffrés de l’intervention?
Mise en place de 95 points focaux sécuritaires dans les zones d’intervention formé(es) sur le suivi et le rapportage des problèmes de sécurité en langue locale; 88% des villages couverts par les activités de sensibilisation et de formation (44 villages sur 50); 75 séances de cadres de concertation organisées sur le maintien de la paix et la sécurité entre femmes / jeunes et autorités locales ; 45 séances de restitutions publiques réalisées dans les chefs-lieux des 05 départements;(4767 personnes touchées) par les sensibilisations impliquant les femmes et jeunes sur les thématiques de la citoyenneté, la cohésion; 11 séances de sensibilisation au profit de 242 femmes leaders sur l’appropriation des cadres de concertation, 30 séances de formation de 1099 membres des organisations féminines sur les thématiques de la citoyenneté, la cohésion sociale, la paix et la sécurité; 84 Séances de travail portant sur la sécurité et la paix; 86 émissions radio portant sur les questions de sécurité et de cohésion sociales ont été produites et diffusées en langue locale à Zagné, Toulepleu et Blolequin; 15 organisations de femmes et de jeunes ont bénéficié des séances de restitution de la formation sur la Carte Communautaire des Performances.15 réseaux formés (10 de femmes et 05 de jeunes); 186 autorités administratives et coutumières touchées par les séances de plaidoyer.
Quels ont été les impacts de l’intervention?
L’accroissement de la collaboration entre populations; le changement d’attitude et de perception des femmes sur leur rôle dans la contribution à la paix et la cohésion sociale; l’accroissement de la collaboration entre les différentes associations contribuant à un renforcement de la cohésion sociale ; l’accroissement de la mobilité et du profit pour les petits commerçants à cause de la sécurité et la baisse du racket ; un changement dans l’attitude des forces de l’ordre et de la population et l’éveil des jeunes et des femmes qui a permis d’accroître leur participation civique (participation aux élections).
Parties prenantes et utilisateurs qui ont travaillé sur le projet
CARE, Gouvernement, Peacebuilding Fund ST/PBF ; l’ONG CAHD: assurer le lead sur toutes les activités de mobilisation communautaire autour des questions sécuritaires, de consolidation de la Paix et de cohésion sociale; l’AFJCI: focaliser sur les questions des études sur l’implication des femmes et des Jeunes dans les initiatives locales et gouvernementales de consolidation de la paix et de plaidoyers pour une participation plus accrue des femmes dans les processus de prise de décision; autorités locales, populations ,ministères, Système de Nations Unies ‘SDN), responsables de radios locales, autorités préfectorales, autorités sous-préfectorales, des conseils généraux, des mairies, traditionnelles, points focaux de sécurité, ambassadrices du genre, Observatoire de la Solidarité et de la Cohésion Sociale, cliniques juridiques. Bureau d’appui à la consolidation de la paix des NU (Peacebuilding Support Office) (PBSO), ST/PBF,l’Observatoire de la Solidarité et de la Cohésion Sociale (OSCS), ONU FEMMES; UNFPA
Accès au financement et aux services financiers
NA
Facteurs de succès
Implication des structures déjà existantes: des groupes citoyens et les autorités, ces mécanismes ont permis une appropriation du projet par les bénéficiaires (associations des femmes/jeunes/commerçants) qui se sont vus dotés, de moyens et de compétence, leur permettant d’agir efficacement et durablement pour le maintien de la paix et la cohésion sociale. Selon le témoignage du responsable de la radio de Zagné : « avec les sensibilisations, CAHD a permis aux communautés cibles d’être acteurs du projet, et cela a apporté des fruits ».L’appropriation du projet par les FDS et les autorités locales s’avère être cruciale pour garantir la durabilité des résultats du projet. S’il y a eu une implication des FDS dans certaines activités du projet, tel que lors des cadres de concertation et des sensibilisations
Défis rencontrés/Gaps à combler
Difficultés : L’une des caractéristiques communes aux cinq régions d’intervention, est la faible qualité des infrastructures routières. La difficulté d’accéder à certaines zones, à cause de la dégradation des routes suite aux pluies, a quelque peu entravé le déroulement de certaines activités du projet. Cette contrainte combinée à l’insuffisance de moyens financiers et logistiques, a rendu difficile le suivi des activités des Cellule Civilo-Militaires (CCM). Toutefois, les partenaires de réalisation ont démontré une capacité de mobilité dans les localités, en utilisant les moyens disponibles pour se déplacer, et une grande motivation pour que la réalisation de certaines activités soit effective. La durée des activités du projet n’a pas permis une réelle appropriation des bénéficiaires. En effet, la préparation des études de référence a pris plus de temps que la réalisation des activités communautaires.
Leçons apprises
L’implication des populations dès le départ, permet de cibler les problèmes réels et orienter les actions de façon adéquate ; L’approche participative et la responsabilisation des bénéficiaires par les partenaires de réalisation, permettent d’assurer le bon déroulement de la mise en oeuvre du projet ; La prise en compte du genre et des droits humains permet d’assurer une mise en oeuvre inclusive des couches les plus vulnérables dans la consolidation de la paix et la sécurité ; L’utilisation des associations existantes permet non seulement de toucher un plus grand nombre de bénéficiaires, mais aussi réduit les coûts liés à l’exécution des activités.
Environnement institutionnel/légal favorisant
Plan d’action national pour la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité en 2008,
Efforts de conception ou d’adaptation de l’initiative aux crises sécuritaires, à une pandémie ou à l’aide au développement
NA
Durabilité de l’intervention
La durabilité des mécanismes mis en place ou renforcés est réelle mais, peut- être contrariée si des mesures complémentaires ne sont pas prises pour consolider les acquis. Il y a eu une implication des FDS dans certaines activités du projet, tel que lors des rencontres des cadres de concertation et des sensibilisations. Cependant, l’appropriation du projet par les FDS et les autorités locales s’avère être cruciale pour garantir la durabilité des résultats du projet. Quant aux autorités locales, elles ont déclaré être engagées pour consolider la paix et renforcer la sécurité dans leur localité mais, cet engagement tarde à se matérialiser et des initiatives dans ce sens sont nécessaires pour maintenir les acquis du projet
Innovation/technologie, digitalisation et diffusion/mise à l’échelle des bonnes pratiques
5 types de support de communications pour la sensibilisation, plaidoyer et formation.
Autres informations pertinentes
Les résultats de l’enquête confirment également l’adéquation entre les objectifs du projet et les besoins exprimés par les populations. Cependant, le projet souffre d’une restriction du fait de sa courte durée, et du nombre très limité de villages pris en compte, tout aussi concernés par les mêmes problèmes dans la région.
Références bibliographiques
Evaluation finale du projet :
« Appui à l’engagement soutenu des femmes
dans la consolidation de la paix et la sécurité à
l’Ouest de la Côte d’ivoire (SWEEP) » https://www.un.org/peacebuilding/sites/www.un.org.peacebuilding/files/documents/cote_divoire_irf_156_sweep.pdf
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